Contrairement à la semaine précédente la météo s’annonce bonne pour ce dernier weekend de juillet, direction Gavarnie avec en projet le Petit Vignemale par l’Eperon Nord ! Depuis que je rêve de cette sortie, espérons que ça marche ce coup-ci. Nous partons de Toulouse dès le vendredi soir dans l’idée d’aller bivouaquer dans le cirque de Troumouse pour pouvoir grimper le lendemain sur la dalle du Maillet et s’échauffer ainsi avant le Petit Vignemale. Après avoir récupéré Isabelle sur le chemin, nous sommes 4 : Isabelle donc, Rémi, Simon et moi. Nous arrivons vers les 23h dans un brouillard à couper au couteau, même en roulant à 20km/h on arrive à se faire peur... enfin surtout mes passagers ;-) ! Le lendemain, réveil prévu à 7h... toujours du brouillard, personne ne semble sortir des tentes...j’attends 5 minutes, toujours pas de mouvement...je me rendors et me réveille vers 10h ! Belle grâce matinée pour un premier jour de vacances ! A part Rémi qui était impatient de grimper il semble que le brouillard nous ait tous bien arrangés... Après un petit café nous reprenons la route vers le barrage d’Ossoue qui sera le point de départ de notre ascension et c’est en 306 mode 4x4 que nous achevons les derniers mètres de la piste qui mène au barrage. La suite: une longue montée vers le refuge de Baysselance à coté duquel nous avons prévu de bivouaquer. La montée sera ponctué de nombreuses pauses, le niveau de forme n’étant pas optimal pour certains dirons nous ! Au final ça m’arrange bien aussi, cela fait maintenant plusieurs mois que je n’avais pas été en montagne chargé comme une mule ! Le soir bivouac non loin du refuge de Baysselance avec une vue magnifique sur les sommets du cirque : Astazou, Marboré, Pics de la Cascade, Epaule, Tour, Casque, Taillon, Gabiétous.... et une belle mer de nuages en prime ! Levé 6h dimanche matin, après une nuit agitée à cause du vent ! Ce coup-ci tout le monde se lève et en moins d’une heure nous voici déjà en route pour la Hourquette d’Ossoue, le col le plus haut du GR10, au delà duquel nous allons plonger dans l’impressionant versant nord du Vignemale. Les glaciers sont toujours là mais quelle tristesse, on dirait qu’ils se rétractent à vue d’oeil... Du col nous pouvons aussi admirer l’Eperon Nord du Petit Vignemale dans son intégralité, de quoi affiner la mémorisation de la ligne à suivre. Quelques centaines de mètres de descente dans des éboulis croulants, le long de la face nord du Petit Vignemale et nous voilà à quelques dizaines de mètres du pied de la voie arrêtés par une neige dure voire glacée, nous chaussons donc les crampons et en terminons avec la marche d’approche une fois à la rimaye, qui passera aujourd’hui sans encombre. Il est 8h30, Isa et Rémi s’engagent en premier sur une sorte de rampe en ascendance à gauche dans un rocher noir barrant le pied de l’Eperon qui est ici en marbre blanc. Je m’élance en suivant, je garde mes « grosses » c’est l’occasion de mettre en application l’entrainement Carousien de l’hiver dernier. Ca passe bien et je me régale déjà sur les premiers mètres de cette première longueur, le niveau n’excède pas le 3 mais c’est très plaisant, puis quelle ambiance, entourés de glaciers, ça devient malheureusement rare dans les Pyrénées ! La deuxième longueur est la plus difficile de la voie, un dièdre vertical en 4/4+ démarre dès le premier relais et monte sur quelques mètres, Simon passe devant, nous grimpons en réversible tout comme Rémi et Isa. Je m’y régale en second ! La troisième longueur sera pour moi, nous nous décalons un peu sur la gauche de l’Eperon pour rejoindre le fameux filon d’ophite (roche verte) qui va nous guider sur les 100 prochains mètres d’ascension. Le départ est peu évident, un pas de 4 dans du rocher pas forcément hyper sain pour prendre pied dans le filon, je reste prudent et teste systématiquement toute les prises, puis je me hisse sur le filon que je ne vais pas quitter sur les 40m suivants. C’est plutôt facile et ludique à cet endroit, le filon est une sorte d’escalier en 3 ou 4, on en viendrait presque à oublier de poser des points de protection ! 3ème relais, Simon décide de continuer tout droit dans le filon pour la 4ème longueur comme indiqué par le topo alors que Rémi et Isa avaient eux décalé un peu à droite mais avaient été confrontés à un rocher plus que douteux... La 5ème longueur sera pour moi et est une sorte de transition entre le filon d’ophite et de grandes dalles de calcaires d’un blanc éclatant ! Pas évident de se protéger ici, on est bien contents de trouver des pitons, mais on grimpe néanmoins sans se faire peur. Les deux longueurs suivantes sont très belles, dans cette fameuse dalle blanche, niveau 3 voire 4, on grimpe au plus facile, on trouve parfois quelques pitons, les prises ne sont pas bien grosses mais ça passe plutôt bien même avec les grosses chaussures d’alpi... Nous voici à la brèche qui marque une rupture de pente dans l’Eperon. A partir de cette brèche la pente s’adouci, encore deux longueurs (en 3), tantôt sur le fil d’une belle arête, tantôt en balcons suspendus au dessus des séracs du glacier du Petit Vignemale, magnifique ! Quelle ambiance ! Nous partons ensuite en corde tendue, d’abord sur le fil d’une belle arête (gazeuse) ensuite dans un couloir au rocher pourri, attention à pas déclencher de chutes de pierres, et enfin dans une pente d’éboulis avant d’atteindre le sommet ! Il est environ 14h nous rejoignons Isa et Rémi pour partager un bon petit repas d’altitude ! Retour ensuite par la voie normale au bivouac pour se charger... Avant la descente au barrage d’Ossoue pour une tentative (infructueuse) de baignade.... Vivement le prochain weekend dans les Pyrénées !
Ce weekend Seb et moi avions prévu d’aller faire l’Eperon Nord du Petit Vignemale, c’était sans compter sur une météo orageuse… pas grave nous irons grimper ailleurs ! Destination Caroux samedi et St Guilhem le Désert dimanche !
Samedi 18 juillet : Départ tranquille de Toulouse, on se paye même le luxe d’une grâce matinée, la voie visée aujourd’hui au Caroux étant exposé est, pas la peine de se presser l’ombre n’arrivera qu’en début d’après midi et par ces temps de canicule pas possible de grimper au soleil ! Après un petit café sur la route à Puylaurens nous voici sur le parking des gorges pour un pique nique dans la chaleur du Caroux. On s’équipe et s’est torse nu que nous partons sur la marche d’approche du Minaret, un beau pilier orienté est dominant les gorges d’Héric et faisant face aux grandes aiguilles du Caroux, bien trop ensoleillées en ce moi de juillet pour y grimper… Petite approche sympa, sur le très beau sentier du Cabalet inférieur, au son des cigales et des baigneurs dans les gorges, et dire qu’il y’a quelques mois à peine, nous avions renoncé Sylvain et moi au Roc des Hirondelles, congelés par une froide pluie de mars…. Nous voici donc à l’attaque du Minaret, au pied de la voie choisie aujourd’hui : « Le sabot des Mazamétains » (TD). Avec un nom comme ça, on ne peut qu’en attendre un grand plaisir ! Première longueur (V), Seb enchaine quelques mètres de belle escalade dans un dièdre caractéristique et plein de prises, la voie a été intelligemment rééquipée, on trouve deux spits dans une portion compacte ou nos coinceurs et friends n’auraient pas servis à grand-chose. Relais sur deux pins, puis je m’élance dans la deuxième longueur (III+), comportant un très joli ressaut avec de bonnes prises et fissures ou j’ai plaisir à placer mes friends et autre coinceurs. Seb repart dans une belle troisième longueur (V+) avec un pas en « Dulfer » caractéristique et très sympa à passer, nous voici au pied de la 4ème longueur. Je repasse en tête et m’élance dans un joli dièdre, facile à protéger, j’en sort par la gauche et après une petite traversée, intelligemment protégée par un spit, je me trouve à l’aplomb d’une belle cheminée/dièdre, fermée en son sommet par un très beau toit : mais par ou on va passer ? J’attaque tout droit dans la cheminée, les pieds ne sont pas toujours très francs, je pose un premier friend et me rétabli au milieu de la cheminée, sur une petite vire bienvenue pour observer la suite. En haut de la cheminée, un bloc coincé sous le toit semble offrir deux très belles prises de mains, je sais à ce moment là que si j’arrive à l’atteindre ça sera gagné, mais d’ici là, c’est environ 3 à 4 m de dièdre un peu technique qui m’attendent et surtout aucun spits à l’horizon, il va falloir que je me protège ! Je pose donc un premier coinceur, n’ayant pas la bonne taille de friend à ce moment là, je peux ainsi monter mes pieds 50cm plus haut en confiance (relative… !). La fissure au fond du dièdre étant plus large ici, je peux placer un friend environ 1m au dessus du dernier coinceur, je me sens désormais un peu plus protégé et je prends mon temps pour étudier la suite…. Le fameux bloc coincé sous le toit est là, tout près, à bout de bras il n’est plus qu’à 1m environ. Je fais confiance en mes points et je me re-concentre sur l’escalade, je m’élance pas de façons très élégante, j’utilise un peu mon dos en opposition dans la cheminée et parvient à me stabiliser pour poser un dernier coinceur, juste sous le bloc coincé que je ne peux toujours pas saisir. Je repars ensuite et par un dernier mouvement d’opposition je saisi enfin le bloc de mes deux mains, ouf ! Je peux désormais monter et sortir mon pied gauche de la cheminée, basculer tout mon poids dessus et sortir complètement de la cheminée, (après un petit combat pour dégager mon casque qui s’est un peu accroché sous le toit au passage…). Fin de la longueur j’arrive au relais. Nous alternerons ensuite dans les 3 dernières longueurs (IV+, V, V), plus faciles et néanmoins jolies, alternance de dalles, fissures et autre petit ressauts. Sommet ! Un petit rappel, une descente dans le couloir nord un peu péteux, retour sur le sentier du Cabalet inférieur puis à la voiture ! Une belle après midi de grimpe au Caroux ! Après une petite bière bien méritée au bar de Mons, nous voici en route pour le Lac de Salalgou pour aller bivouaquer et nous baigner au milieu des écrevisses! Dimanche 19 jullet : Levé 6h pour profiter de la fraicheur et surtout pour pouvoir grimper à l’ombre. Objectif « Carmina Burana » à St Guihlem le Désert ! Je suis un peu tendu ce matin, la voie que nous prévoyons est dans mon niveau max (deux longueurs en 6A+ et deux en 6b), elle est longue (180m, 8 longueurs) et déversante tout le long…. Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit et malgré la beauté des lieux j’ai du mal à me détendre. La belle marche d’approche n’y changera pas grand chose et arrivés au pied de la paroi je me sens tout petit petit petit… Nous sommes comme écrasés. Les derniers mètres d’approche sont un peu compliqués, c’est raide et il faut même grimper un peu pour atteindre le vrai départ au relai 0. L’enchainement des longueurs et leur niveau font que je dois partir en premier, je m’équipe et démarre donc dans la première longueur en 5c+, bien déversante déjà à cet endroit… Les prises sont bonnes, voire très bonnes, mais les points sont loin et j’ai du mal à penser à bien grimper, je me crispe sur mes bras et prend peu de repos, je n’avance pas vite et me fatigue d’autant plus vite… C’est en mode combat que je progresse péniblement jusqu’au 3ème point placé juste sous un petit mur bombé qui me sépare du 4ème point. Je m’y repose un moment grâce aux très bonnes prises de mains, puis je tente ma chance, je commence à monter puis ne saisissant pas vraiment de bonnes prises de mains, je n’arrive pas à me rassurer et je redescends me reposer et réfléchir au dernier point. Je fatigue déjà, après seulement 5 à 10m de grimpe (il en reste encore 170…), j’ai déjà eu une ou deux alertes dans mon rythme cardiaque et j’ai toujours la boule dans le ventre… La phrase du topo : « descente en rappel impossible à partir de mi- paroi à cause du dévers » tourne dans ma tête et ne m’aide pas à y voir clair. Je renonce après discussion avec Seb qui me réconforte en disant que ce n’est pas grave et que nous reviendrons. Je place donc un maillon rapide dans la plaquette et redescend en moulinette jusqu’au pied de la voie. But moral, je n’ai pas le mental aujourd’hui et je me suis mis la pression. Ma blessure récente au mollet et mon rythme cardiaque perturbé n’auront sans doute pas aidés non plus. C’est dommage, la voie a l’air magnifique dans un cadre somptueux, c’était la suite logique de ma progression mais à refaire avec un vrai mental, des bras peut être un peu plus costaud et surtout plus de marge! Nous repartons donc au Caroux après cette tentative infructueuse à St Guilhem… Direction le Pilier du Bosc pour aller grimper son Eperon Nord. Nous retrouvons la sauvagerie du Caroux ce qui est encore plus vrai ici dans les gorges de Madale. Après une petite heure de marche sous la chaleur, nous arrivons au pied du pilier et escaladons de petites vires moussues et exposés pour arriver au pied de la voie normale. Je pars dans la première longueur qui devrait nous permettre d’atteindre une vire horizontale nous menant ensuite au pied de l’éperon nord. Après quelques mètres je renonce à nouveau dans un dièdre qui ne se laisse pas faire… Décidément la journée est bien difficile. Seb prend le relais, passe sans problèmes trouve la fameuse vire et après quelques efforts nous voici au pied de l’éperon nord. Je pars en tête dans la première longueur (4/4+), dans un très beau rocher grisâtre, d’abord dans la face nord puis sur l’éperon qui est très plaisant à grimper, je retrouve le plaisir et la confiance. Seb enchaine avec une deuxième longueur (4/4+) avec un pas assez gazeux. Encore une troisième longueur (4) pour moi très jolie mais au soleil, il fait vraiment chaud, heureusement qu’un petit vent nous aide à supporter la chaleur…. Puis dernière longueur pour Seb (4) et sommet ! Nous voici en haut du Pilier du Bosc, c’est la 3ème fois pour moi ! Très bonne journée et surtout bon plan B après notre échec à St Guilhem… ! |
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