4 jours de grandes voies à la Jonte pour le pont du 11 novembre, du pur bonheur!
Le Mont Perdu... depuis que j'en rêve! Je me souviens le premier jour au je l'ai aperçu (car on ne voit jamais vraiment le Mont Perdu à moins de s'en approcher vraiment, d'ou son nom...), c'était il y'a quelques années déjà, en 2008 exactement, ce jour là par une belle journée de juillet, alors que je randonnais en famille dans le cirque d'Estaubé, j'avais aperçu son sommet enneigé au travers du couloir de Tuquerouye... Vision magique de voir un dôme enneigé en plein moi de juillet, la tête immédiatement emplie de rêve, je m'imaginais foulant son sommet un jour. Mais à cette époque, je ne savais pas encore qu'un jour j'en aurai les capacités, je n'avais encore jamais fait d'escalade encore moins d'alpinisme. Mais la vue des grimpeurs montant le couloir de Tuquerouye lui aussi en neige me faisait rêver... Bref en ce deuxième jour du moi de novembre 2014, de l'eau à coulé sous les ponts depuis cette première rencontre, et lorsque je chausse mes crampons en ce matin automnal c'est déjà ma troisième tentative, les deux premières s'étant soldées par un échec, on apprend aussi cela en Montagne, la patience... Pour cette troisième tentative j'emmène deux amis, en mode totale découverte, Fred et Brice. Le vendredi précédent l'ascension sera consacré aux courses de dernières minutes au vieux campeur, puis à la longue route jusqu'à Torla, village typiquement aragonais au pied du majestueux canyon d'Ordesa. La bonne humeur est le maître mot de ce weekend, aussi nous profitons de notre soirée en buvant quelques coups dans les bars de Torla encore bien animés en ce début novembre! On reste néanmoins raisonnables, et rentrons assez tôt. Le lendemain c'est sous un soleil radieux que nous démarrons la marche qui nous fera traverser intégralement le canyon d'Ordesa pour nous mener au refuge de Goriz. Les paysages sont exceptionnels ici, on ne se lasse pas d'y revenir... Au fond du cirque, après quelques heures de marche et un pique nique mérité, nous attendent les premières difficultés techniques, un petit ressaut rocheux d'une trentaine de mètre, l'occasion de sortir, corde baudriers et dégaines pour une initiation à l'escalade en terrain montagne. On profite, on immortalise l'instant, c'est une grande première pour Brice comme pour Fred... Une fois cette amusante barre escaladée, et après environ 1h de marche nous arrivons au refuge très bien accueillis les gardiens. La soirée sera "animée" nous faisons connaissances avec deux Espagnoles qui ont réussi l'ascension du Mont perdu ce jour.... Les discussions franco-hispano-anglaise sont difficiles à suivre mais on se marre c'est l'essentiel. Cela durera jusqu'au dortoir ou nous finirons par nous faire rappeler à l'ordre par les autres personnes (normal), ce soir c'est nous les boulets... Lendemain matin réveil difficile, la nuit a été courte, nous démarrons néanmoins la montée vers 7h, il fait grand beau, mais assez froid et venté. La première partie de la montée se fait sans problème à un bon rythme, nous atteignons le Lac Glacé vers 10h, le vent se renforce mais nous sommes dans les temps, je commence à y croire un peu plus que lors des deux tentatives précédentes. Après un courte pause à l’abri du vent au Lac Glacé, nous entamons la deuxième partie de la montée, sur la rive gauche du couloir de la voie normale. Le terrain est assez plaisant au départ, nous grimpons sur une bonne portion d'arête rocheuse ou il est parfois nécessaire de poser les mains, puis nous arrivons au pied du couloir terminal, peu enneigé sur le bas en cette saison, nous laissons les crampons dans le sac obligeant à une marche pénible dans des éboulis copieusement croulants... Nous montons de cette manière le plus haut possible avant de trouver une bonne langue de neige glacée au pied de laquelle nous chaussons les crampons. Une petite erreur de ma part de n'avoir pas décidé plus tôt de les chausser, nous nous trouvons à ce moment dans une zone exposée au chutes de pierre envoyés par d'autres personne redescendant un peu vite et n'importe comment du sommet.... Pas de mal mais je m'en veux un peu de pas avoir mieux anticipé cela. La suite s'avérera beaucoup plus facile une fois les crampons aux pieds qui mordent excellemment bien dans cette neige gelée. Nous arrivons très rapidement au pied du dôme sommital lui aussi enneigé, nous profitons de ces derniers mètres d'ascension offrant une belle ambiance alpine! Nous parvenons au sommet sans difficultés et nous sommes seuls! La vue est magnifique, ca y'est nous y sommes! J'en ai les larmes aux yeux... quel beau moment en compagnie de deux amis. Nous profitons de l'instant, photo, chocolat, contemplation... On se congratule, on l'a fait.... Enfin presque, car en réalité nous ne sommes qu'à la moitié, s'agit maintenant de redescendre.... : ) La présence de nuages menaçants nous presse un peu et nous sortons la corde qui m'aidera à assurer la descente de Fred et Brice qui en sont à leur première expérience de cramponnage. Nous parvenons ainsi sans encombre au bas du couloir de neige au dessus du Lac Glacé dans lequel nous ferons quelques exercices de cramponnage et d'arrêt de chute sur piolet... Puis après environ 1h à 2h nous sommes de retour au refuge pour nous restaurer un peu. La suite? Une longue.... très longue....très très longue redescente au parking de la « Pradera de Ordesa » ou nous arriverons à la nuit tombée. Mais quel plaisir! Quel lieu magnifique! Quel sommet! Vive Ordesa, vive le Mont Perdu, vive les amis! Je ne pense déjà plus qu'à une chose, revenir! |
Categories
Tout
Archives
Novembre 2020
|