Cette histoire démarre dès lundi matin... à peine rentré du Néouvielle et de sa magnifique face sud, je ne pense qu’à une chose : quand est-ce que on retourne dans les Pyrénées ? Vous avez dit accro ? C’est peut être bien le cas.... Mais on s’en fou non ? Bref, lundi matin donc, des mails circulent déjà, je ne suis pas le seul accro et Simon parle du Tozal de Mallo, lui rigole (c’est quand même très dur là bas) mais nous (Isa notamment) prenons ça très au sérieux, nous nous voyons déjà dans le passage clé à faire des moufflages pour pouvoir passer... Puis viennent ensuite mardi et mercredi, ou les bulletins météo semblent très pessimistes pour le weekend. Aie, comment on va faire ? On vient de passer les 4 ou 5 derniers weekends dans les Pyrénées, on ne va pas s’arrêter là !? Mercredi après midi, suite à un dernier coup d’œil à la météo, un créneau de deux jours de grand beau est annoncé, mais pour jeudi et vendredi ! Qu’a cela ne tienne, je pose deux jours de congés à l’arrache et à 19h30 me voilà chez Solenne entrain de préparer un barbecue pour le repas avant de partir... Nous sommes donc 4 : Solenne, Isa, Rémi et moi. Simon ne pouvant pas poser de congés... Après le repas, point de Tozal de Mallo (il vaut mieux...) mais direction l’Ariège et le village de Niaux ou nous passerons la nuit chez Isa.
Jeudi 20 Août : Levés 7h , non 6h30 (merci Isa pour le décalage du réveil ;-)), ça pique un peu mais nous sommes sur-motivés par la journée qui nous attend ! Au programme : la Pointe de la Vignole par l’éperon du centenaire (TD-) en plein dans sa face nord. Vers 9h nous attaquons la marche d’approche depuis le col de Puymorens rapidement, non lentement atteint derrière des campings cars, poids lourds, et autres réjouissances... suivrons 2h de marche dans un cadre sauvage et très beau malgré les premiers kilomètres sur la piste de la station de ski éponyme. Vers 11h nous sommes au pied de la voie, et je suis le premier à m’y lancer et à redécouvrir les joies de l’onglée... sensations d’engourdissement des doigts vaguement oubliée depuis l’hiver dernier... D’autant plus que les premiers mètres ne sont pas évidents tant dans la grimpe que dans l’itinéraire, je grimpe toute la longueur (5a) avec l’impression de ne pas être dans la bonne voie ! Je fini quand même par trouver le relais sur une terrasse après plus de 50m de grimpe... J’ai quasiment mis 1h pour cette longueur, censé être la plus facile ! Ca promet pour les 4 longueurs suivantes ! Rémi enchaine avec la deuxième longueur, (5c+), plus difficile mais aussi beaucoup plus jolie, une très belle traversée en ascendance de gauche à droite dans un granit impeccable ! Un régal. Je repars ensuite dans la troisième longueur (5c) qui démarre dans un dièdre magnifique. Je me régale de grimper et j’oublie vite les frustrations de la première longueur un peu trop herbeuse et froide au réveil... Mais ça ne durera pas longtemps ! Arrivé en haut des 20m de ce magnifique dièdre, les prises se font plus rares et la sortie à gauche indiquée par le topo me semble bien difficile et surtout improtégeable... Mon instinct me dit d’aller à droite ou une belle écaille me tend les mains, je reste là à réfléchir un bon moment étant très perturbé par la contradiction entre le topo qui dit d’aller à gauche et l’itinéraire à droite qui moi me parait évident... Ca sera à droite, tant pis pour le topo ! Je sors donc du dièdre et me retrouve sur une petite terrasse, au pied d’un nouveau dièdre plus court cette fois, au fond duquel j’aperçois deux pitons. Je m’y engage donc, mais très vite je me retrouve en difficultés. Les prises sont rares et le dièdre est fermé en son sommet par un petit toit qui ne m’a pas l’air facile... Je monte, je m’aide du piton sous le toit pour me hisser dans le dièdre (lisse en cet endroit) puis je parviens à mettre un petit friend (un alien) dans le toit sur le quel je me tracte me permettant de sortir les bras du dièdre et d’entrevoir, environ 1m après le toit un très beau piton salvateur ! J’y passe une sangle et ma vache dessus... Après tout ces efforts, je n’ai plus de bras et mon mental en a pris un coup. Je reste là dubitatif à observer la suite : une dalle peu commode et pas de quoi se protéger. Je fais le compte : je n’ai plus dégaines, plus de mousquetons à vis, il me reste seulement deux petits friends et une sangle de 180... Je me repose des questions sur l’itinéraire, et je pense à ce moment avoir pris une variante plus difficile : le pas pour sortir du toit valant bien dans les 6a ! Je ne vois pas de relais à l’horizon et il ne reste que quelques mètres de corde... Isa me suggère de faire relais ici sous le toit et de faire monter Rémi. Je m’exécute, ayant déjà fait perdre beaucoup de temps. Je mets un des friend qui me reste dans une fissure, je triangule l’alien et le piton avec la dernière sangle de 180 et me voilà à un relais bien inconfortable, les fesses dans le vide et les pieds en écart dans le sommet du dièdre. Rémi avale vite la longueur et me rejoint sans difficultés, mais comme moi il reste dubitatif quand au passage de ce fameux toit. Nous nous en référons au topo et Rémi choisi de partir par la gauche par une traversée qui semblait facile au premier abord mais qui s’avèrera délicate dans un rocher plus que douteux. Il parviendra tout de même à sortir de là et trouvera quelques mètres à peine au dessus de moi le fameux relais.... J’avais donc raison, il faut bien sortir du dièdre par la droite. Rémi me fait monter et nous nous retrouvons tous les 4 au relais, les filles ayant assuré dans la longueur en tirant sur les pitons sans états d’âmes. Note pour plus tard : se méfier des topos, surveiller le matos au baudrier et tirer sur les pitons quand il le faut... Rémi continue donc dans la 4ème longueur (5c), un magnifique dièdre dont on s’échappe par la gauche par un dalle qui débouche sur une arête très effilée et plein gaz ! Longueur magique, un régal. La 5ème longueur (5b) sera pour moi, très belle et très aérienne au début sur le fil de l’arête, plus délicate ensuite dans des rochers branlants et des gros blocs en équilibre. Quelques sueurs froides à certains passages... Surtout rester concentré. Nous terminons ensuite en corde tendue pour effectuer les derniers mètres menant au sommet, quelques passages en 2 voire 3, dans du rocher délicat. Nous atteignons le sommet vers 17h30, et somme rapidement rejoint par les filles. Nous partageons un piquenique rapide et enchainons tout de suite avec la redescente, Solenne ayant un train le soir même à Tarascon pour rentrer sur Toulouse... Nous profiterons tout de même des belles couleurs du soir pendant la marche de retour, concluant ainsi une bien belle journée de grimpe dans les Pyrénées !
Jeudi 20 Août : Levés 7h , non 6h30 (merci Isa pour le décalage du réveil ;-)), ça pique un peu mais nous sommes sur-motivés par la journée qui nous attend ! Au programme : la Pointe de la Vignole par l’éperon du centenaire (TD-) en plein dans sa face nord. Vers 9h nous attaquons la marche d’approche depuis le col de Puymorens rapidement, non lentement atteint derrière des campings cars, poids lourds, et autres réjouissances... suivrons 2h de marche dans un cadre sauvage et très beau malgré les premiers kilomètres sur la piste de la station de ski éponyme. Vers 11h nous sommes au pied de la voie, et je suis le premier à m’y lancer et à redécouvrir les joies de l’onglée... sensations d’engourdissement des doigts vaguement oubliée depuis l’hiver dernier... D’autant plus que les premiers mètres ne sont pas évidents tant dans la grimpe que dans l’itinéraire, je grimpe toute la longueur (5a) avec l’impression de ne pas être dans la bonne voie ! Je fini quand même par trouver le relais sur une terrasse après plus de 50m de grimpe... J’ai quasiment mis 1h pour cette longueur, censé être la plus facile ! Ca promet pour les 4 longueurs suivantes ! Rémi enchaine avec la deuxième longueur, (5c+), plus difficile mais aussi beaucoup plus jolie, une très belle traversée en ascendance de gauche à droite dans un granit impeccable ! Un régal. Je repars ensuite dans la troisième longueur (5c) qui démarre dans un dièdre magnifique. Je me régale de grimper et j’oublie vite les frustrations de la première longueur un peu trop herbeuse et froide au réveil... Mais ça ne durera pas longtemps ! Arrivé en haut des 20m de ce magnifique dièdre, les prises se font plus rares et la sortie à gauche indiquée par le topo me semble bien difficile et surtout improtégeable... Mon instinct me dit d’aller à droite ou une belle écaille me tend les mains, je reste là à réfléchir un bon moment étant très perturbé par la contradiction entre le topo qui dit d’aller à gauche et l’itinéraire à droite qui moi me parait évident... Ca sera à droite, tant pis pour le topo ! Je sors donc du dièdre et me retrouve sur une petite terrasse, au pied d’un nouveau dièdre plus court cette fois, au fond duquel j’aperçois deux pitons. Je m’y engage donc, mais très vite je me retrouve en difficultés. Les prises sont rares et le dièdre est fermé en son sommet par un petit toit qui ne m’a pas l’air facile... Je monte, je m’aide du piton sous le toit pour me hisser dans le dièdre (lisse en cet endroit) puis je parviens à mettre un petit friend (un alien) dans le toit sur le quel je me tracte me permettant de sortir les bras du dièdre et d’entrevoir, environ 1m après le toit un très beau piton salvateur ! J’y passe une sangle et ma vache dessus... Après tout ces efforts, je n’ai plus de bras et mon mental en a pris un coup. Je reste là dubitatif à observer la suite : une dalle peu commode et pas de quoi se protéger. Je fais le compte : je n’ai plus dégaines, plus de mousquetons à vis, il me reste seulement deux petits friends et une sangle de 180... Je me repose des questions sur l’itinéraire, et je pense à ce moment avoir pris une variante plus difficile : le pas pour sortir du toit valant bien dans les 6a ! Je ne vois pas de relais à l’horizon et il ne reste que quelques mètres de corde... Isa me suggère de faire relais ici sous le toit et de faire monter Rémi. Je m’exécute, ayant déjà fait perdre beaucoup de temps. Je mets un des friend qui me reste dans une fissure, je triangule l’alien et le piton avec la dernière sangle de 180 et me voilà à un relais bien inconfortable, les fesses dans le vide et les pieds en écart dans le sommet du dièdre. Rémi avale vite la longueur et me rejoint sans difficultés, mais comme moi il reste dubitatif quand au passage de ce fameux toit. Nous nous en référons au topo et Rémi choisi de partir par la gauche par une traversée qui semblait facile au premier abord mais qui s’avèrera délicate dans un rocher plus que douteux. Il parviendra tout de même à sortir de là et trouvera quelques mètres à peine au dessus de moi le fameux relais.... J’avais donc raison, il faut bien sortir du dièdre par la droite. Rémi me fait monter et nous nous retrouvons tous les 4 au relais, les filles ayant assuré dans la longueur en tirant sur les pitons sans états d’âmes. Note pour plus tard : se méfier des topos, surveiller le matos au baudrier et tirer sur les pitons quand il le faut... Rémi continue donc dans la 4ème longueur (5c), un magnifique dièdre dont on s’échappe par la gauche par un dalle qui débouche sur une arête très effilée et plein gaz ! Longueur magique, un régal. La 5ème longueur (5b) sera pour moi, très belle et très aérienne au début sur le fil de l’arête, plus délicate ensuite dans des rochers branlants et des gros blocs en équilibre. Quelques sueurs froides à certains passages... Surtout rester concentré. Nous terminons ensuite en corde tendue pour effectuer les derniers mètres menant au sommet, quelques passages en 2 voire 3, dans du rocher délicat. Nous atteignons le sommet vers 17h30, et somme rapidement rejoint par les filles. Nous partageons un piquenique rapide et enchainons tout de suite avec la redescente, Solenne ayant un train le soir même à Tarascon pour rentrer sur Toulouse... Nous profiterons tout de même des belles couleurs du soir pendant la marche de retour, concluant ainsi une bien belle journée de grimpe dans les Pyrénées !
Vendredi 21 Août: Réveil très difficile après une très courte nuit... Rémi et Isa ne sont pas en meilleur état que moi, nous prenons notre petit déjeuner en mode « pilotage automatique », mode qui ne nous quittera pas jusqu’au pied de la voie... La journée commence comme la précédente par les joies de la route d’Andorre. Nous passons cette fois le col d’Envalira le plus haut des Pyrénées (2408m) qui aurait pu être un des plus beau s’il n’avait pas été gâché par les 5 stations services qui se partagent sont sommet... Cherchez la logique, moi je ne trouve pas... Bref, oublions ces odeurs de gasoil de haute altitude et revenons à nos moutons : la grimpe ! Aujourd’hui nous laissons la voiture à la station de Grau Roig en Andorre pour nous diriger vers le Pic de Ribuls ou nous projetons de grimper l’intégrale de son éperon nord ouest (TD). Nous commençons la marche d’approche sur d’ennuyeuses pistes de ski heureusement très vite remplacées par un cadre magnifique et sauvage : en moins de 20m nous passons du monde artificiel du Pas de la Case à une nature préservée et paisible... L’Andorre : un pays de contraste en miniature! 2h de marche donc dans un paysage fait de lacs, forêts de pins à crochets, rhododendrons, myrtilliers, framboisiers... Nous y croiserons même deux Isards ! Une fois au pied du Pic de Ribuls, en face de la voie, je suis traversé par un sentiment de peur et de doute, je fais abstraction bien aidé par la motivation retrouvée de Rémi et notamment d’Isa qui durant toute la montée disait vouloir éviter les deux premières longueurs difficiles (6a et 6a+) par une variante beaucoup plus simple en 4/5 et qui est maintenant déterminée à faire la vraie intégrale et à se lancer dans la première longueur en 6a ! Ce sera chose faite 20 minutes plus tard, il est environ midi, nous entamons l’intégrale et ses 6 longueurs ! Isa part donc en premier, Rémi est à l’assurage ce qui me laisse le loisir de prendre plein de photos, un des avantages (certains diront inconvénients) de grimper à 3 c’est qu’il y’en a toujours 1 qui ne fait rien... Isa enchaine rapidement les premiers mètres et se débrouille très bien dans le pas de 6a sous le relais en utilisant des techniques de grimpe artificielle. Elle parvient ainsi sans problèmes au relais, chapeau ! A notre tour de monter, la grimpe est très esthétique et monte progressivement en difficultés jusqu’à ce fameux pas sous le relais ou même en second je vais devoir m’aider des friends pour sortir... vous êtes sur que c’est 6a ? Rémi s’en sort un peu mieux et enchaine ensuite avec la longueur clé de la voie (6a+). Une bien belle longueur aussi mais plutôt difficile et uniquement protégée pas des pitons. Rémi passe en prenant le temps puis nous fait monter, d’abord une traversée délicate pour sortir du relai (pas envie de tomber ici au risque de prendre un bon pendule...) puis ensuite un pas physique déversant sur de petites prises... J’arriverai à faire ce pas « en libre » mais une fois sorti du dévers je me retrouve au pied d’un dièdre particulièrement lisse et dans une position peu recommandable... Merci le piton que j’attrape sans vergogne pour me stabiliser et retrouver ainsi une position plus confortable ! La suite sera fine mais je m’en sortirai plutôt bien, prenant même plaisir à tester des mouvements type « dulfer » les mains dans la fissure bien au fond du dièdre et les pieds en adhérence... Deuxième relais atteint, à mon tour de partir en tête dans la 3ème longueur ! Coté 5c, la longueur démarre par un mur raide et lisse bardé en son milieu par une belle fissure verticale. Je prends le temps de bien grimper et de me protéger, je pose même un « ball nuts » (coinceur mécanique) tout neuf que Isa vient de s’offrir ! Après une courte portion d’arête facile, me voici sous le ressaut final de la longueur, les pieds en écart entre un très beau gendarme derrière moi et le mur constituant le ressaut en question devant moi. Je prends le temps de réfléchir aux mouvements et aux protections car je sens qu’il va falloir enchainer, la raideur et la longueur du ressaut ne laissant pas le loisir de quelconque pause en son milieu...au risque d’y moisir et de se retrouver dans une situation délicate... ! Je souffle un bon coup et je m’y lance, comme prévu ca grimpe pas mal ici et seuls 3 pitons assurent ma protection. Mais je passe, pas toujours dans une esthétique très conventionnelle mais je passe c’est l’essentiel, et en me faisant même plaisir ! Rémi repasse en premier dans la 4ème longueur (5c) tout aussi jolie que les longueurs précédentes, avec notamment une très belle section en « dulfer » à la sortie du relais ! Isa prend la suite pour la 5ème longueur plus facile (5b) mais néanmoins jolie et variée. Je termine enfin par la dernière longueur qui sera la plus facile (5a) mais très sympa et très aérienne avec une sortie sur le fil de l’éperon ! Je fais relais sur une terrasse en haut d’un avant sommet, nous tirons ensuite un rappel d’une dizaine de mètres pour redescendre à une brèche avant de terminer en corde tendue sur les 100 derniers mètres nous séparant du vrai sommet, que nous attiendrons vers 17h ! Cette fois nous avons le temps, pas de train à prendre le soir, nous sommes vendredi soir, demain c’est le weekend... ! Nous profitons de l’instant en savourant un délicieux pâté courageusement monté au sommet ! Puis viendrons les 2h de marche pour revenir à la voiture dans un cadre sublimé par la lumière du soir, concluant ainsi deux très belles journées de grimpe dans nos chères Pyrénées.