Nous sommes nombreux ce weekend, changement d‘ambiance par rapport à la semaine précédente, me voici embarqué dans une collective du CAF de Toulouse ! C’est donc à 12 que nous prenons la route de Viehla : Anthony, Claire, Donatien, Isa, Jean-Luc, Manu, Nico et Nico, Rémi, Stéphane, et Thomas. Après une petite pause à Viehla, bivouac à l’arrache le soir sur un parking au dessus de Caldès de Boi. Le lendemain réveil matinal, il ne s’agirait pas de rater le premier taxi en partance pour le parc national (seul moyen d’accès au parc). Taxi donc, puis petite marche bucolique au travers des monts enchantés! Je suis déjà venu ici, en raquettes il y’a quelques années, les souvenirs reviennent à chaque pas et la beauté des lieux me rendent un instant mélancolique mais les Aiguilles et leur allure élancée approchent et déjà je pense à la grimpe. Nous nous préparons au pied des voies, 3 cordées dont Jean Luc et moi dans Espéro Esmolat (D) et 3 autres cordées dans la voie parallèle Cuanto Cuesta. L’escalade s’avérera tout aussi enchanteresse que la beauté des lieux, du magnifique granit, 7 longueurs d’un niveau soutenu dans le 5, facile à protéger et du gaz dès la première longueur. Vraiment très beau, à recommander! Pause sommitale pour attendre tout le groupe: contemplation, repas, photos, sieste, bronzette... Qui a dit qu’il fallait être maso pour faire de l’alpinisme?? En tous cas pas ici aux Encantats!
Pour mon deuxième weekend de vacances, direction l’Espagne et le magnifique parc national des Encantats pour aller grimper dans les Aiguilles Dellui ! Début de weekend oppressant : rendez-vous à roquette sur le parking du centre commercial.... mais que font donc tous ces gens énervés chez leclerc et ikea début aout... Bref ne trainons pas ici ! Nous sommes nombreux ce weekend, changement d‘ambiance par rapport à la semaine précédente, me voici embarqué dans une collective du CAF de Toulouse ! C’est donc à 12 que nous prenons la route de Viehla : Anthony, Claire, Donatien, Isa, Jean-Luc, Manu, Nico et Nico, Rémi, Stéphane, et Thomas. Après une petite pause à Viehla, bivouac à l’arrache le soir sur un parking au dessus de Caldès de Boi. Le lendemain réveil matinal, il ne s’agirait pas de rater le premier taxi en partance pour le parc national (seul moyen d’accès au parc). Taxi donc, puis petite marche bucolique au travers des monts enchantés! Je suis déjà venu ici, en raquettes il y’a quelques années, les souvenirs reviennent à chaque pas et la beauté des lieux me rendent un instant mélancolique mais les Aiguilles et leur allure élancée approchent et déjà je pense à la grimpe. Nous nous préparons au pied des voies, 3 cordées dont Jean Luc et moi dans Espéro Esmolat (D) et 3 autres cordées dans la voie parallèle Cuanto Cuesta. L’escalade s’avérera tout aussi enchanteresse que la beauté des lieux, du magnifique granit, 7 longueurs d’un niveau soutenu dans le 5, facile à protéger et du gaz dès la première longueur. Vraiment très beau, à recommander! Pause sommitale pour attendre tout le groupe: contemplation, repas, photos, sieste, bronzette... Qui a dit qu’il fallait être maso pour faire de l’alpinisme?? En tous cas pas ici aux Encantats!
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Contrairement à la semaine précédente la météo s’annonce bonne pour ce dernier weekend de juillet, direction Gavarnie avec en projet le Petit Vignemale par l’Eperon Nord ! Depuis que je rêve de cette sortie, espérons que ça marche ce coup-ci. Nous partons de Toulouse dès le vendredi soir dans l’idée d’aller bivouaquer dans le cirque de Troumouse pour pouvoir grimper le lendemain sur la dalle du Maillet et s’échauffer ainsi avant le Petit Vignemale. Après avoir récupéré Isabelle sur le chemin, nous sommes 4 : Isabelle donc, Rémi, Simon et moi. Nous arrivons vers les 23h dans un brouillard à couper au couteau, même en roulant à 20km/h on arrive à se faire peur... enfin surtout mes passagers ;-) ! Le lendemain, réveil prévu à 7h... toujours du brouillard, personne ne semble sortir des tentes...j’attends 5 minutes, toujours pas de mouvement...je me rendors et me réveille vers 10h ! Belle grâce matinée pour un premier jour de vacances ! A part Rémi qui était impatient de grimper il semble que le brouillard nous ait tous bien arrangés... Après un petit café nous reprenons la route vers le barrage d’Ossoue qui sera le point de départ de notre ascension et c’est en 306 mode 4x4 que nous achevons les derniers mètres de la piste qui mène au barrage. La suite: une longue montée vers le refuge de Baysselance à coté duquel nous avons prévu de bivouaquer. La montée sera ponctué de nombreuses pauses, le niveau de forme n’étant pas optimal pour certains dirons nous ! Au final ça m’arrange bien aussi, cela fait maintenant plusieurs mois que je n’avais pas été en montagne chargé comme une mule ! Le soir bivouac non loin du refuge de Baysselance avec une vue magnifique sur les sommets du cirque : Astazou, Marboré, Pics de la Cascade, Epaule, Tour, Casque, Taillon, Gabiétous.... et une belle mer de nuages en prime ! Levé 6h dimanche matin, après une nuit agitée à cause du vent ! Ce coup-ci tout le monde se lève et en moins d’une heure nous voici déjà en route pour la Hourquette d’Ossoue, le col le plus haut du GR10, au delà duquel nous allons plonger dans l’impressionant versant nord du Vignemale. Les glaciers sont toujours là mais quelle tristesse, on dirait qu’ils se rétractent à vue d’oeil... Du col nous pouvons aussi admirer l’Eperon Nord du Petit Vignemale dans son intégralité, de quoi affiner la mémorisation de la ligne à suivre. Quelques centaines de mètres de descente dans des éboulis croulants, le long de la face nord du Petit Vignemale et nous voilà à quelques dizaines de mètres du pied de la voie arrêtés par une neige dure voire glacée, nous chaussons donc les crampons et en terminons avec la marche d’approche une fois à la rimaye, qui passera aujourd’hui sans encombre. Il est 8h30, Isa et Rémi s’engagent en premier sur une sorte de rampe en ascendance à gauche dans un rocher noir barrant le pied de l’Eperon qui est ici en marbre blanc. Je m’élance en suivant, je garde mes « grosses » c’est l’occasion de mettre en application l’entrainement Carousien de l’hiver dernier. Ca passe bien et je me régale déjà sur les premiers mètres de cette première longueur, le niveau n’excède pas le 3 mais c’est très plaisant, puis quelle ambiance, entourés de glaciers, ça devient malheureusement rare dans les Pyrénées ! La deuxième longueur est la plus difficile de la voie, un dièdre vertical en 4/4+ démarre dès le premier relais et monte sur quelques mètres, Simon passe devant, nous grimpons en réversible tout comme Rémi et Isa. Je m’y régale en second ! La troisième longueur sera pour moi, nous nous décalons un peu sur la gauche de l’Eperon pour rejoindre le fameux filon d’ophite (roche verte) qui va nous guider sur les 100 prochains mètres d’ascension. Le départ est peu évident, un pas de 4 dans du rocher pas forcément hyper sain pour prendre pied dans le filon, je reste prudent et teste systématiquement toute les prises, puis je me hisse sur le filon que je ne vais pas quitter sur les 40m suivants. C’est plutôt facile et ludique à cet endroit, le filon est une sorte d’escalier en 3 ou 4, on en viendrait presque à oublier de poser des points de protection ! 3ème relais, Simon décide de continuer tout droit dans le filon pour la 4ème longueur comme indiqué par le topo alors que Rémi et Isa avaient eux décalé un peu à droite mais avaient été confrontés à un rocher plus que douteux... La 5ème longueur sera pour moi et est une sorte de transition entre le filon d’ophite et de grandes dalles de calcaires d’un blanc éclatant ! Pas évident de se protéger ici, on est bien contents de trouver des pitons, mais on grimpe néanmoins sans se faire peur. Les deux longueurs suivantes sont très belles, dans cette fameuse dalle blanche, niveau 3 voire 4, on grimpe au plus facile, on trouve parfois quelques pitons, les prises ne sont pas bien grosses mais ça passe plutôt bien même avec les grosses chaussures d’alpi... Nous voici à la brèche qui marque une rupture de pente dans l’Eperon. A partir de cette brèche la pente s’adouci, encore deux longueurs (en 3), tantôt sur le fil d’une belle arête, tantôt en balcons suspendus au dessus des séracs du glacier du Petit Vignemale, magnifique ! Quelle ambiance ! Nous partons ensuite en corde tendue, d’abord sur le fil d’une belle arête (gazeuse) ensuite dans un couloir au rocher pourri, attention à pas déclencher de chutes de pierres, et enfin dans une pente d’éboulis avant d’atteindre le sommet ! Il est environ 14h nous rejoignons Isa et Rémi pour partager un bon petit repas d’altitude ! Retour ensuite par la voie normale au bivouac pour se charger... Avant la descente au barrage d’Ossoue pour une tentative (infructueuse) de baignade.... Vivement le prochain weekend dans les Pyrénées !
Et c’est reparti avec la fine équipe ce weekend ! Pour continuer dans la lancée de notre super séjour dans les Calanques, on se retrouve en ce samedi matin Fanny, Blanca, Cricri et moi du coté de Fanjeaux dans l’Ariège, direction la montagne cette fois avec pour objectif la goulotte du Génépy (D-) au Petit Péric. Changement d’ambiance par rapport au weekend dans les Calanques, nous partons cette fois en ski et chargé comme des mules avec tout le matériel de bivouac et d’alpinisme… Les premiers mètres de dénivelés à remonter les pistes de ski de Formiguère font vite chauffer les muscles, d’autant qu’un soleil radieux nous inonde de chaleur et de lumière… Ce sont les premiers mètres pour moi avec mes propres skis de randonnée, les sensations sont bonnes malgré le poids du sac, nous avançons lentement mais surement. La montée sera ponctuée par la découverte d’un iphone, qui à visiblement passé tout l’hiver ici dans la neige (marche-t-il encore ??), puis sur le haut par quelques portions sans neige obligeant à déchausser plusieurs fois. Nous atteignons le sommet de la station, la Serre Mauri à 2400m d’altitude, vers une heure de l’après midi. Pause déjeuner face au Petit Péric ou nous pouvons admirer et étudier la voie prévue le lendemain : la goulotte du Génépy qui semble encore offrir suffisamment de glace dans sa première partie, tandis que sa seconde partie semble plutôt être du terrain mixte : neige, glace, rocher et touffes d’herbes… Après cette pause déjeuner nous entamons une courte descente vers le refuge des Camporells, tout comme Cricri je tente de descendre en gardant les peaux sous les skis mais j’en serais vite dissuadé et je terminerai à pied avec Blanca et Fanny. Quelques minutes plus tard, après avoir dépassé le refuge et remontés quelques dizaines de mètres de dénivelé nous voici au lieu de bivouac, l’endroit est rêvé, un petit bosquet de pins à crochet offre une pelouse jaunie par l’hiver mais vierge de neige, le tout à proximité d’un petit lac glacé et à moins de 15 minutes du départ de la voie….que voulez-vous de plus ? L’après midi sera consacrée au montage de la tente pour les filles, au séchage des peaux, au perçage de la glace du lac pour avoir de l’eau, au ramassage de bois pour faire du feu, bref à l’installation du bivouac. Le soir venu, nous serons un peu iniquités par quelques gouttes, Cricri et moi avons prévu de dormir dehors et surtout qui dit pluie dit ciel nébuleux dit mauvais regel nocturne et donc mauvaises conditions pour la voie du lendemain… Nous gardons néanmoins espoir, la météo avait prévu ces quelques gouttes et avait annoncé ensuite une nuit claire, nous verrons bien ce qu’il en est ! Bien réchauffés par le feu nous passons là une excellente soirée. Nous nous couchons dans le brouillard, nous craignons un peu une nuit humide mais finalement une heure après s’être couchés le ciel fini par se dégager laissant place à une belle nuit étoilée ! Depuis mon duvet je peux admirer à la fois la voie lactée et la voie du lendemain dans la face est du Petit Péric ! Vers 7h du matin, réveil en trombe, nous n’avons pas entendu le réveil réglé pour 6h, il fait déjà jour, le soleil ne va pas tarder à réchauffer la glace déjà bien maigre de notre voie orientée plein est…. Pas grave on se presse, on jette tout le matériel de bivouac dans la tente des filles, on avale un petit déjeuner en 4ème vitesse, on s’équipe et en moins d’une heure nous voilà déjà en route sur les pentes de neige menant à la voie. La face est inondée de soleil, le ciel est pur, l’ambiance est magnifique… ! Les choses sérieuses commencent, la voie démarre par quelques mètres de mixte (glace / rocher), vite avalés par Cricri qui installera un premier relais pour faire monter Fanny. Pendant ce temps Blanca et moi installons un relais au pied de la voie avec une broche et un piolet… plus psychologique qu’autre chose, mais au moins ca permet de garder l’équilibre car nous sommes quand même installés sur une petite plateforme à quelques mètre au dessus de la pente de neige. Lorsque Cricri s’élance dans sa deuxième longueur, je pars à mon tour. Les sensations sont tout de suite très bonnes, je prends mon temps et bien aidé par Blanca et Fanny qui repèrent un petit becquet rocheux au dessus de moi, je peux y mettre un premier point de protection en passant une sangle et c’est rassuré que j’attaque un premier ressaut en glace de quelques mètres. Je pose une broche que je dois cravater ne pouvant pas la visser à fond (ma broche étant trop longue par rapport à l’épaisseur de glace), je continue de grimper toujours détendu et en prenant du plaisir, la glace est assez bonne, les piolets et les crampons mordent très bien. Deuxième broche puis je trouve un piton à gauche dans les rochers à la sortie du ressaut (comme indiqué par le topo), j’hésite un instant à faire un relais, je demande à Cricri et Blanca puis je continue finalement pour gagner du temps en faisant une grande longueur. La suite est tout en glace, encore à l’ombre, la pente est ici plus modérée (50/60°), et c’est avec beaucoup de plaisir que je progresse, je pose régulièrement mes broches, et je parviens finalement à la hauteur de Cricri qui a installé un relais sur un bon becquet, j’en repère un quelques mètres au dessus de lui et m’installe à mon tour après quelques mètres de corde tendue pour le rejoindre. Delà je peux assurer Blanca qui prendra aussi beaucoup de plaisir dans cette longueur, tout en aidant Fanny qui est en est à sa première expérience en alpinisme ! La suite s’annonce plus facile, dans une pente moins raide en neige, Blanca est d’ailleurs un peu déçue que ça ne continue pas sur le même rythme que la première longueur… Nous y partons donc en corde tendue, Cricri et Fanny en ferons de même. Nous avons le temps, Blanca prend donc bien soin de protéger notre ascension, elle arrive même à mettre une broche en grattant un peu la neige de surface, et trouve ça et là quelques becquets à sangles et fissures à coinceurs sur les rochers bordants la pente de neige. Cricri et fanny grimpent plus excentrés dans un terrain mixte. Après quelques dizaines de mètres à grimper comme cela les deux cordées en parallèle, Fanny sur un mouvement anodin pour tenter de planter son piolet dans une touffe d’herbe ressent une vive douleur dans son dos. Je préviens Blanca et lui dit de s’arrêter pour que je puisse rejoindre Fanny à quelques mètres de moi sur la droite. Elle a visiblement très mal au dos, a du mal à respirer et ne peu plus bouger. J’essaye tant bien que mal de l’aider à s’installer le plus confortablement possible à l’endroit ou elle est, mais la douleur persiste, je luis donne deux doliprane pendant que Cricri entame de redescendre sur sa corde fixée en haut à l’aide d’un piton. Nous essayons d’aider au mieux Fanny, Blanca nous rejoint ensuite. Une fois tous les 3 avec Fanny on installe un relais plus à droite sur une petite terrasse herbeuse, et on aide Fanny à s’y installer plus confortablement et en sécurité. Au bout d’environ 1h la douleur ne s’améliorant pas vraiment, nous envisageons de moins en moins la possibilité de finir la voie ni même de s’en échapper en rappel, vu l’état de Fanny nous prendrions des risques inutiles, puis quand bien même nous y arriverions, que faire ensuite, une fois au pied de la voie, à environ 3h de ski du camion… Nous décidons donc d’appeler les secours, sur 4 nous n’avons qu’un seul portable, j’ai oublié le mien au camion, et Cricri et Fanny l’on laissé au bivouac…. Nous essayons avec le téléphone de Blanca, ça ne marche pas, même le numéro des secours… Nous décidons donc que Blanca et moi terminent la course pour revenir au bivouac et retenter de joindre les secours. Après un petit « rangement » du relais, Blanca et moi repartons dans la voie en corde tendue, nous n’essayons pas d’aller plus vite que d’habitude, ce n’est pas le moment de faire une bêtise. Après une première longueur de neige nous parvenons à nous échapper à droite pour rejoindre l’arête nord est et entamer au plus court la redescente vers le bivouac. De là nous trouvons un bon couloir de neige, peu pentu, qui nous ramène en quelques enjambées au fond de la cuvette neigeuse du pied de la voie, nous « brassons » un peu ensuite dans une neige transformée pour parvenir au bivouac, que nous atteignons finalement assez rapidement en moins d’une heure. De là, nous joignons les secours avec le téléphone de Fanny, et après environ 45minutes l’hélicoptère des secours arrive. Nous sommes tendus Blanca et moi, un sauvetage en hélicoptère, en paroi, même par beau temps ce n’est pas anodin…. Nous rangeons pendant ce temps le bivouac et préparons surtout le sac de Fanny que nous allons donner aux secouristes. Le secours prendra du temps mais se déroulera sans aucuns problèmes en plusieurs rotations. Nous nous retrouvons seul Blanca et moi au bivouac, et après avoir avalé rapidement notre repas de midi, nous nous remettons en route sur nos skis. Après quelques minutes nous rejoignons Cricri déposé par l’hélicoptère au refuge des Camporells, il nous rassure sur l’état de Fanny qui est en vol pour l’hôpital de Perpignan. Notre journée se terminera par une montée pénible pour couvrir les 200m de dénivelé qui séparent le refuge du sommet de la station de Formiguère, en plein soleil avec nos sacs chargés, puis ensuite par une agréable descente sur les pistes désertes de la station de Formiguère, je suis ravi de mes skis, malgré le chargement j’arrive à skier à peu près correctement ! De retour au camion Fanny nous rassure par téléphone sur son état, elle râle de devoir attendre aux urgences, c’est qu’elle doit aller mieux alors ! ;) Lundi 16 mars: Départ 6h de Toulouse après avoir récupéré Jean Louis mon co-stagiaire de la semaine venant du CAF de Paris, rendez-vous à Lourdes à 8h avec notre guide Florent Dulac. Après avoir posé quelques affaires et remplis quelques formalités au refuge des granges de Holle à Gavarnie, nous voici en route vers le fond du cirque, pour une journée d'école de glace. Grimpe en moulinette, apprentissage des techniques de base, cramponnage, pose de broches, abalakov, puis en fin de journée nos premiers pas en tête en cascade de glace pour Jean Louis et moi, sensations garanties à chaque broche posée!!! Bref une belle première journée, dans une ambiance à la fois grandiose et intimidante, nous sommes comme écrasés par le cirque, et en permanence alertés par les chutes de glaces incessantes de la grande cascade et les avalanches de poudreuse dégringolant depuis le Marboré... Mardi 17 mars: Au programme aujourd'hui, grande voie dans le cirque en second. Vers 9h, nous partons dans les 3 premières longueurs de "Frizzante" (4/4+) puis après un traversée exposée sur la première vire (protégeable par broche et/ou corps mort) nous rejoignons les deux longueurs de "Aqua ça sert" (4/4+), ou nous retrouvons une cordée de Cafiste de Pau, ce qui nous obligera à grimper dans une partie plus difficile de la cascade, plus verticale et surtout en glace dure et vierge de coups de piolets ou de crampons pour éviter les glaçons tombés du ciel, pas de tout repos pour nos petits mollets! Enfin nous sortons dans le premier étage du cirque sur la grande vire neigeuse après 5h de grimpe! Magnifique! Toujours la même ambiance extraordinaire dans le cirque, les coulées incessantes ou "spin drifts" nous aurons glacés tout au long de notre ascension nous faisant presque oublier les craquements et les chutes de glace quasi permanentes dans le grande cascade! Vers 16h, après 6 ou 7 rappels nous voici de retour au pied des voies pour un repas bien mérité. Mercredi 18 mars: Le temps se remettant au chaud, et le ciel nébuleux empêchant tout regel nocturne, conditions peu propices aux couloirs, nous changeons de vallée et partons sur Gourette pour grimper l'arête sud de la Pène Sarrière (AD). Aujourd'hui je dois gérer la journée, je pars donc en tête sur l'arête, au départ quelques passages mixtes, neige/rocher, faciles à protéger, nous voilà après quelques minutes arrivés au pied du passage clé de la voie, la "taillante", zone ou l'arête quasi horizontale ne fait que quelques dizaines de centimètres de large avec plusieurs dizaines de mètres (cent ?) de vide de chaque cotés, le tout dans un rocher (calcaire) parfois douteux... sensations garanties! Après ce passage finalement plus impressionnant que difficile, la suite de l'arête est plus classique et néanmoins très sympathique, succession de ressauts faciles à grimper et à protéger, et arêtes neigeuses ou il faudra d'ailleurs remettre les crampons pour ne plus les quitter jusqu'au sommet. Pause casse croute au sommet ou nous profitons du soleil, puis redescente dans des pentes de neige parfois exposées mais là encore plus impressionnantes que difficiles. Une bien belle journée! Jeudi 19 mars: Les prévisions météo pessimistes nous poussent à changer encore de vallée et aussi d'activité... nous voici donc en vallée d'Aspe, pour une journée de grimpe en terrain d'aventure à la Mâture! Arrivés au pied ou plutôt au sommet de la voie prévue ce jour (et oui à la Mâture l'accès se fait à mi- paroi par le sentier qui autrefois permettait de descendre les arbres des forêts dominant la falaise et qui allaient finir plus tard en mâts de bateaux... d'ou le nom de la Mâture...) nous constatons donc avec regret que la voie prévue est encore très humide et que bien que les pluies aient cessé l'encaissement dans les gorges ne laisse que peu d'espoir d'avoir un rocher sec pour aujourd'hui... Tant pis mais ce n’est pas bien grave, car au dessus du sentier, d'autres voies, déjà inondées de soleil nous attendent! Après quelques voies d'initiation à la pose de coinceurs et friends, nous partons dans la grande diagonale, 4 longueurs en terrain d'aventure, 4c/4c/5b/5c. Je fais toute l'ascension en tête, une première pour moi en terrain d'aventure dans ce niveau de difficulté! Mais quel bonheur! Très belle voie, aérienne, facile à protéger, rocher sain... A recommander! Notre stage s'achève après cette journée, car étant que deux stagiaires, notre semaine à été amputée d'une journée... Nous restons néanmoins Jean Louis et moi en vallée d'Ossau pour prolonger le séjour avec une journée raquettes… Vendredi 20 mars : Journée raquette donc. Nous montons au col du Pourtalet sans grandes convictions à cause de la pluie mais la chance sourie aux audacieux parait-il…. Arrivés au col, en plein brouillard, il ne fait pas très froid mais il faut quand même se forcer un peu la main pour sortir de la voiture et s’équiper… Quelques minutes plus tard nous partons en direction de col d’lIou, boussole et altimètre en main, car on ne voit pas bien loin, après quelques zigzags et corrections de cap la prise d’altitude nous fait bien sentir que la couche nuageuse n’est pas bien épaisse au dessus de nos têtes… Serions-nous en condition d’inversion ? Ca se confirme quelque minutes plus tard lorsque nus apercevons le disque solaire au travers des nuages amputé ce jour au trois quarts par notre chère lune… quelle chance de pouvoir admirer ce spectacle ! Enfin après une dernière correction de cap nous grimpons une pente de neige un peu plus soutenue qui nous fait définitivement sortir des nuages, nous apercevons le col d’Iou à peu près dans la direction attendue et la magie du grand ciel bleu opère ! Nous gagnons tout de suite plusieurs degrés et enlevons plusieurs couches… La suite une montée régulière vers le col en évitant la trajectoire des dernières coulées, et nous voilà au col de l’Iou après environ 2h de montée. Le ciel est toujours aussi bleu, pas encore rassasié nous quittons nos raquettes et sac à dos et poursuivons notre route vers le sommet du Peyreget tout proche. Une bonne trace en neige dure nous conduit gentiment au sommet, duquel on peu profiter d’une vue inhabituelle sur le Petit Pic et le Grand Pic du Midi d’Ossau ! Quelle belle façon de conclure notre semaine ! Le Mont Perdu... depuis que j'en rêve! Je me souviens le premier jour au je l'ai aperçu (car on ne voit jamais vraiment le Mont Perdu à moins de s'en approcher vraiment, d'ou son nom...), c'était il y'a quelques années déjà, en 2008 exactement, ce jour là par une belle journée de juillet, alors que je randonnais en famille dans le cirque d'Estaubé, j'avais aperçu son sommet enneigé au travers du couloir de Tuquerouye... Vision magique de voir un dôme enneigé en plein moi de juillet, la tête immédiatement emplie de rêve, je m'imaginais foulant son sommet un jour. Mais à cette époque, je ne savais pas encore qu'un jour j'en aurai les capacités, je n'avais encore jamais fait d'escalade encore moins d'alpinisme. Mais la vue des grimpeurs montant le couloir de Tuquerouye lui aussi en neige me faisait rêver... Bref en ce deuxième jour du moi de novembre 2014, de l'eau à coulé sous les ponts depuis cette première rencontre, et lorsque je chausse mes crampons en ce matin automnal c'est déjà ma troisième tentative, les deux premières s'étant soldées par un échec, on apprend aussi cela en Montagne, la patience... Pour cette troisième tentative j'emmène deux amis, en mode totale découverte, Fred et Brice. Le vendredi précédent l'ascension sera consacré aux courses de dernières minutes au vieux campeur, puis à la longue route jusqu'à Torla, village typiquement aragonais au pied du majestueux canyon d'Ordesa. La bonne humeur est le maître mot de ce weekend, aussi nous profitons de notre soirée en buvant quelques coups dans les bars de Torla encore bien animés en ce début novembre! On reste néanmoins raisonnables, et rentrons assez tôt. Le lendemain c'est sous un soleil radieux que nous démarrons la marche qui nous fera traverser intégralement le canyon d'Ordesa pour nous mener au refuge de Goriz. Les paysages sont exceptionnels ici, on ne se lasse pas d'y revenir... Au fond du cirque, après quelques heures de marche et un pique nique mérité, nous attendent les premières difficultés techniques, un petit ressaut rocheux d'une trentaine de mètre, l'occasion de sortir, corde baudriers et dégaines pour une initiation à l'escalade en terrain montagne. On profite, on immortalise l'instant, c'est une grande première pour Brice comme pour Fred... Une fois cette amusante barre escaladée, et après environ 1h de marche nous arrivons au refuge très bien accueillis les gardiens. La soirée sera "animée" nous faisons connaissances avec deux Espagnoles qui ont réussi l'ascension du Mont perdu ce jour.... Les discussions franco-hispano-anglaise sont difficiles à suivre mais on se marre c'est l'essentiel. Cela durera jusqu'au dortoir ou nous finirons par nous faire rappeler à l'ordre par les autres personnes (normal), ce soir c'est nous les boulets... Lendemain matin réveil difficile, la nuit a été courte, nous démarrons néanmoins la montée vers 7h, il fait grand beau, mais assez froid et venté. La première partie de la montée se fait sans problème à un bon rythme, nous atteignons le Lac Glacé vers 10h, le vent se renforce mais nous sommes dans les temps, je commence à y croire un peu plus que lors des deux tentatives précédentes. Après un courte pause à l’abri du vent au Lac Glacé, nous entamons la deuxième partie de la montée, sur la rive gauche du couloir de la voie normale. Le terrain est assez plaisant au départ, nous grimpons sur une bonne portion d'arête rocheuse ou il est parfois nécessaire de poser les mains, puis nous arrivons au pied du couloir terminal, peu enneigé sur le bas en cette saison, nous laissons les crampons dans le sac obligeant à une marche pénible dans des éboulis copieusement croulants... Nous montons de cette manière le plus haut possible avant de trouver une bonne langue de neige glacée au pied de laquelle nous chaussons les crampons. Une petite erreur de ma part de n'avoir pas décidé plus tôt de les chausser, nous nous trouvons à ce moment dans une zone exposée au chutes de pierre envoyés par d'autres personne redescendant un peu vite et n'importe comment du sommet.... Pas de mal mais je m'en veux un peu de pas avoir mieux anticipé cela. La suite s'avérera beaucoup plus facile une fois les crampons aux pieds qui mordent excellemment bien dans cette neige gelée. Nous arrivons très rapidement au pied du dôme sommital lui aussi enneigé, nous profitons de ces derniers mètres d'ascension offrant une belle ambiance alpine! Nous parvenons au sommet sans difficultés et nous sommes seuls! La vue est magnifique, ca y'est nous y sommes! J'en ai les larmes aux yeux... quel beau moment en compagnie de deux amis. Nous profitons de l'instant, photo, chocolat, contemplation... On se congratule, on l'a fait.... Enfin presque, car en réalité nous ne sommes qu'à la moitié, s'agit maintenant de redescendre.... : ) La présence de nuages menaçants nous presse un peu et nous sortons la corde qui m'aidera à assurer la descente de Fred et Brice qui en sont à leur première expérience de cramponnage. Nous parvenons ainsi sans encombre au bas du couloir de neige au dessus du Lac Glacé dans lequel nous ferons quelques exercices de cramponnage et d'arrêt de chute sur piolet... Puis après environ 1h à 2h nous sommes de retour au refuge pour nous restaurer un peu. La suite? Une longue.... très longue....très très longue redescente au parking de la « Pradera de Ordesa » ou nous arriverons à la nuit tombée. Mais quel plaisir! Quel lieu magnifique! Quel sommet! Vive Ordesa, vive le Mont Perdu, vive les amis! Je ne pense déjà plus qu'à une chose, revenir! |
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