Aujourd’hui direction l’Ariège pour une journée de grimpe en grande voie au Quié de Sinsat dans le secteur Peppermint. Nous sommes 8 aujourd’hui, une cordée dans Es Acabat, une cordée dans Peppermint et deux cordées dans Lisa dont nous (Cricri et moi). Lisa comportant une longueur en 6b+ et une autre en 6b pas mal de questions trottent dans ma tête au moment de l’attaque de la marche d’approche…. Je pars néanmoins en me disant : « on verra bien, au pire je tirerai sur les dégaines ! » La raideur du chemin d’accès me laissera d’ailleurs tout le temps de méditer là-dessus et de parfaire mon/notre échauffement. Ici la marche d’approche ce n’est pas les vacances ! Lisa c’est 280m de grimpe en 8 longueurs : 6b+ / 6a / 5c+/ 5b / 6a+ / 6b / 5c / 6a. Arrivés chauds au pied de la voie, je suis rassuré en voyant l’allure de la première longueur qui sera la plus difficile de la journée, le pas en 6b+ semble faisable et en plus il y’a un bout de ficelle qui traine sur un point de quoi se hisser si les prises de mains viennent à manquer. Cricri part en tête et parvient sans difficultés à passer le fameux pas, néanmoins une erreur de lecture d’itinéraire le privera plus haut d’un enchainement complet de la longueur, dommage mais pas grave. Je pars en suivant, je ne me pose pas trop de questions en arrivant sur le pas, 6b+, d’entrée de jeu le matin, je préfère tirer sur la cordelette laissée dans le point, d’autant que plus haut une petite partie de grimpe dans une « ranfougne » (grimpe en coincement du corps complet dans une grande écaille) mal commode avec le sac à dos m’entamera copieusement les bras! Cricri continue en tête dans la longueur suivante de manière à prendre un peu d’avance sur la cordée suivante pour ne pas les gêner. Parfait pour moi, ça me laissera tout le temps de finir de me réveiller, mentalement c’est un peu dur aujourd’hui… Je pars donc en tête dans la 3ème longueur en 5c+, d’abord le long d’une sorte d’éperon puis ensuite dans un petit dièdre et pour finir dans une dalle. Le mental revient tout de suite, et je grimpe mieux. Puis l’escalade étai jusqu’ici très belle et très agréable, encore différente de ce que nous avons fait dans les Calanques il y’a deux semaines bien qu’on soit aussi dans du calcaire. La longueur suivante en 5b est courte et traverse une sorte de terrasse à mi paroi permettant d’accéder au pied du deuxième ressaut et au départ de la 5ème longueur en 6a+ dans laquelle je pars en tête. Grosse concentration au début le premier point étant assez loin bien que facile à atteindre en « dulffer » le long d’une très bonne fissure. Ensuite la difficulté montera progressivement, d’abord un petit dièdre, puis une petite traversée fine sur la droite pour accéder au départ d’une sorte de petit dièdre / toit incliné à gauche. Là les choses se corsent, on est bien dans du 6a+… Les mains se font plus petites et les mouvements pus complexes. Mais je prends mon temps, j’arrive à me reposer et je parviens à la sortie du petit dièdre, au dernier pas très « dalleux » sous le relais. Là je prend mon temps, je me dit qu’il serait dommage d’échouer ici ayant enchainé tout le reste. J’observe bien je me force à ne pas prendre la dégaine dans la main et par des petits mouvements de pieds et aussi bien aidé par ma taille je parviens à saisir un super écaille main gauche me permettant de m’extraire de ce pas et d’atteindre le relais ! Je pousse un cri de joie, je viens de réaliser là mon 2ème 6a+ à vue ! Encore une bien belle longueur dans cette voie ! Cricri prend le relais dans longueur suivante plus difficile (6b) et très dalleuse (sur de très petites prises), enchainement sans problème pour lui, ce sera plus difficile pour moi en moulinette, mais je ne m’en sortirai pas si mal au final, en réussissant tous les mouvements sans m’aider de la corde. Ne reste plus que deux longueurs la septième pour moi en 5c qui passera sans trop de difficultés (après la précédente en 6b) mais somme toute équipée assez engagée (points espacés) et la dernière en 6a pour Cricri qui nous laissera quelques sueurs froides à tous les deux (surtout lui en tête), la fatigue y ‘étant peut être pour quelque chose… ! Nous parvenons au sommet, ou Blanca et Carmélo en ont eux aussi terminé avec Peppermint, nous profitons du soleil et échangeons sur nos voies respectives. Retour ensuite au pied de la voie en 5 rappels, puis encore environ 1h de marche jusqu’à la voiture. De retour au parking nous partagerons quelques bières et autres « tortillas » espagnoles, toujours dans la bonne humeur ayant été rejoins par Fanny qui a visiblement bien récupéré de son lumbago (voir article précédent sur la goulotte Génépy au Petit Péric) et qui a trouvé quelques sardines au fond de l’Ariège…. !