Ce weekend retour du coté du Néouvielle pour encore aller tâter de la fissure dans le granit ! Nous partons Solenne et moi vendredi soir de Toulouse direction le barrage du Cap de Long après avoir récupéré Isa sur la route (on commence à être rodés...). Nous y retrouvons pleins d’autres Toulousains, à croire que tout le monde a eu la même idée... ! On se croirait à la salle d’escalade en semaine, heureusement l’espace et le nombre de voies sont infini ici, pas trop de risques de se marcher dessus ! Samedi matin grasse matinée, nous attendons Flore qui nous rejoint vers 9h. Ce ne sera pas pour autant qu’on se mettra en route rapidement, ce n’est que vers 10h que nous entamons la marche d’approche par la traversée du barrage... des airs de vacances planent encore ! L’objectif du jour est le Ramougn, très beau sommet voisin du Néouvielle que nous avons gravis il y’a deux semaines à peine. Nous nous dirigeons vers sa face sud et la voie dénommée « Barjoland » TD-, et le sentier du pas du Gât à ces heures déjà chaudes nous fait prendre une belle suée ! Nous attaquons la voie vers midi à l’heure ou d’autres partis aux aurores en terminent déjà...vous avez dit touristes ? Solenne et moi serons la première cordée à nous lancer dans la voie, j’attaque donc par la première longueur (IV+), un petit dièdre en oblique de droite à gauche entrecoupé d’un petit ressaut qui me donnera à réfléchir, ca fait bizarre de grimper avec seulement un jeu de friends étant habitué les weekends précédents à doubler les jeux... Du coup il fut bien réfléchir à optimiser la pose de protection, un très bon exercice parfois un peu stressant ! Je fais relais sur une petite vire herbeuse sous une fissure dans laquelle nos prédécesseurs ont oublié un coinceur que je ne manquerais pas de récupérer ! Solenne part ensuite dans la deuxième longueur (IV), constituée sur une bonne partie par une belle dalle sculptée, mais pas facile à protéger, elle passera néanmoins sans encombre. Je continue avec la 3ème longueur, qui me donnera du fil à retordre quand à l’itinéraire à poursuivre, pas facile de trouver son chemin dans les passages de grimpe faciles... Après un court dièdre herbeux je fini tout de même par retrouver la belle écaille mentionné par le topo et formant le départ de la longueur suivante. Solenne ne sentant pas vraiment la suite j’enchaine donc avec la 4ème longueur (V) après avoir ravitaillé de quelques friends auprès de Isa et Flore... Je ne me sentais pas de partir avec seulement 4 friends au baudrier ! Ayant fait relais un peu trop à gauche par rapport au départ de la longueur, je commence par une traversée peu commode sur une vire herbeuse, après quelques mètres je suis au pied d’une magnifique écaille en ascendance à gauche, une fois soulagé par le premier coinceur posé je me régale à grimper le long de fissures toujours en oblique de droite à gauche dans un rocher particulièrement bon ! Après environ 10 mètres j’arrive sur une nouvelle vire herbeuse, au pied d’une dalle assez raide, avec de petites prises et surtout très compacte. Je prends le temps de bien observer n’ayant aucun autre moyen de trouver le chemin que mon propre instinct... Même pas un vieux piton pour donner un indice ! A ma gauche, la dalle parait très compacte et sans issue, fermée par des surplombs, à ma droite, un peu plus haut, la dalle semble se coucher un peu et finir dans une sorte de dièdre... On dirait bien qu’il faille aller par là, mais ca veut dire environ 5m de dalle compacte pas vraiment protégeable. Je respire un bon coup et je me lance, j’assure le moindre de mes gestes et parviens à sortir dans la partie couchée dans laquelle je peu à nouveau me protéger. A ce moment là j’ai toujours le doute sur l’itinéraire, mais je continue au plus facile et arrive sur une sorte de vire herbeuse (encore une !) inclinée vers la gauche, je m’y engage et aperçois rapidement le fameux anneau de corde blanc (placé dans une lunule) décrit par le topo ! Ouf je suis soulagé d’être au bon endroit ! Je fais relais et fais monter Solenne qui me laissera encore la tête dans la longueur suivante qui est la plus difficile de la voie (V+). Je m’y ‘élance donc, un peu stressé par les nuages de plus en plus chargés qui semblent s’accrocher au sommet du Ramougn.... quand on est des touristes faut assumer... ! La longueur est magnifique, d’abord un dièdre vertical facile à protéger, fermé en haut par un surplomb dont on s’échappe par la droite par de belles fissures pour rejoindre une rampe hyper aérienne ! Un régal ! Relais quelques mètres au dessus de la rampe avant de laisser la dernière longueur (IV+) à Solenne qui a retrouvé un peu de peps ! Le sommet (de la voie) est atteint vers 16h, nous plions les cordes, beaucoup trop de nuages et surtout beaucoup trop tard pour pouvoir continuer vers le sommet si on veut pouvoir être à l’heure au Garlitz (bar au barrage de Cap de Long) pour siroter quelques bières.... Isa et Flore en terminent elles aussi, et c’est dans la bonne humeur que nous partageons un petit pique nique sur la crête des Laquettes ! Retour ensuite au barrage ou nous attendrons les autres Toulousains autour de quelques bières !
Dimanche : Nous partons cette fois dans le très joli vallon d’Estaragne, le décor change par rapport à la vallée de Cap de Long, direction le Pic de Alharisses pour la voie « Vino tinto es mejor que EPO ». La marche d’approche nous réveille et me fait penser à une phrase de Sylvain Tesson, qui considère que dans la vie il faut trois ingrédients : du soleil, un belvédère et dans les jambes le souvenir lactique de l’effort. Pour le belvédère il est encore un peu tôt, mais nous avons déjà le soleil et le souvenir lactique de l’effort de la veille... Bref la montée est parfois rude dans des sentiers bien raides et s’achève par une traversée de gros éboulis. Nous discutons un moment au pied de la voie pour trouver le départ. Le topo n’est pas très clair, l’endroit est sauvage, la voie peu répétée. Nous parvenons tout de même à une conclusion et je parviens même à observer un piton (cité dans le topo) au dessus d’un surplomb grâce au zoom de mon appareil photo, la première longueur semble bien ici. Isa se lance donc, étant la plus expérimentée. Dès les premiers pas c’est peu commode, la première fissure que nous avions identifiée pour poser un premier coinceur ne le permet finalement pas du tout et quand à la grande fissure oblique décrite par le topo... et bien c’est un peu la même chose. Elle parviendra tout de même à y placer un petit coinceur et deux friends, avant d’attaquer une zone de rochers compacts amenant sur une vire apparemment bien pourrie, elle râle mais continue et arrive sous le surplomb. Je la guide pour lui indiquer l’emplacement du fameux piton qui n’est pas facile à atteindre, les prises de pieds n’étant pas très bonnes d’après ce que l’on comprend des plaintes d’Isa... ca promet ! Et cela ne s’améliore guère, elle atteint le piton et nous lance : mais il est pourri ce piton ! Pfffff à entendre ces paroles mon moral frôle le 0.... Je vais aller là dedans moi ? Isa continue tout de même, se plaignant de son mental d’huitre.... moi je dirais plutôt mental de requin à cet instant ! Après s’être rétablie au dessus du surplomb protégée seulement par ce piton sournois, elle parvient à poser un friends.... Ouff nous sommes tous soulagés. La suite, un petit dièdre herbeux et relais sur deux pitons (bons cette fois)... A mon tour de démarrer, je ne fait pas le fier, mon moral est déjà quelque peut entamé. Je monte, doucement mais je monte, je ne passe pas tout à fait aux mêmes endroits qu’Isa, je me protège tant bien que mal jusqu’à la fameuse zone compacte, que je grimpe en faisant très attention et en testant toute les prises... et je fais bien de les tester, à un moment un gros bloc se dérobera sous mon pied gauche ! Je continue et arrive sur la fameuse vire, je confirme le constat d’Isa, c’est bien pourri, de l’herbe, de la terre et des rochers branlants.... J’approche du surplomb, je clipe le piton et là je me dis que c’est quand même pas terrible du tout, je ne veux pas prendre ce risque, dépasser le surplomb et me rétablir au dessus. Au même moment Isa me propose de me lancer un brin de corde et de m’assurer depuis le haut, j’accepte tout de suite ! Une fois assuré depuis le haut et après une petite frayeur au moment de m’encorder, je terminerai la longueur sans encombre. Une fois au relai, Isa propose de nous échapper en me montrant le relais sur lequel une sangle et un maillon rapide témoignent du même scenario pour nos prédécesseurs : réchappe ! Une fois de plus je ne discute pas et dis oui tout de suite, plus envie de continuer, la première longueur nous a épuisé mentalement pour finalement aucun plaisir de grimpe : rocher pas forcément bon voire mauvais par endroits, difficile à protéger, grimpe peu commode... Nous tirons un rappel après avoir vérifié les deux pitons et renforcé par une sangle et un maillon neufs.
En quelques minutes nous sommes en bas, de nouveau au soleil et soulagés ! Il est déjà midi, nous prenons le temps de partager un bon petit pique nique sous les yeux des marmottes !
Retour au barrage en début d’après midi, remis de nos émotions nous irons faire les deux premières longueurs de Carpe Diem, une très belle voie équipée à quelques pas du barrage et du Garlitz ! Une belle façon de finir notre journée !
Dimanche : Nous partons cette fois dans le très joli vallon d’Estaragne, le décor change par rapport à la vallée de Cap de Long, direction le Pic de Alharisses pour la voie « Vino tinto es mejor que EPO ». La marche d’approche nous réveille et me fait penser à une phrase de Sylvain Tesson, qui considère que dans la vie il faut trois ingrédients : du soleil, un belvédère et dans les jambes le souvenir lactique de l’effort. Pour le belvédère il est encore un peu tôt, mais nous avons déjà le soleil et le souvenir lactique de l’effort de la veille... Bref la montée est parfois rude dans des sentiers bien raides et s’achève par une traversée de gros éboulis. Nous discutons un moment au pied de la voie pour trouver le départ. Le topo n’est pas très clair, l’endroit est sauvage, la voie peu répétée. Nous parvenons tout de même à une conclusion et je parviens même à observer un piton (cité dans le topo) au dessus d’un surplomb grâce au zoom de mon appareil photo, la première longueur semble bien ici. Isa se lance donc, étant la plus expérimentée. Dès les premiers pas c’est peu commode, la première fissure que nous avions identifiée pour poser un premier coinceur ne le permet finalement pas du tout et quand à la grande fissure oblique décrite par le topo... et bien c’est un peu la même chose. Elle parviendra tout de même à y placer un petit coinceur et deux friends, avant d’attaquer une zone de rochers compacts amenant sur une vire apparemment bien pourrie, elle râle mais continue et arrive sous le surplomb. Je la guide pour lui indiquer l’emplacement du fameux piton qui n’est pas facile à atteindre, les prises de pieds n’étant pas très bonnes d’après ce que l’on comprend des plaintes d’Isa... ca promet ! Et cela ne s’améliore guère, elle atteint le piton et nous lance : mais il est pourri ce piton ! Pfffff à entendre ces paroles mon moral frôle le 0.... Je vais aller là dedans moi ? Isa continue tout de même, se plaignant de son mental d’huitre.... moi je dirais plutôt mental de requin à cet instant ! Après s’être rétablie au dessus du surplomb protégée seulement par ce piton sournois, elle parvient à poser un friends.... Ouff nous sommes tous soulagés. La suite, un petit dièdre herbeux et relais sur deux pitons (bons cette fois)... A mon tour de démarrer, je ne fait pas le fier, mon moral est déjà quelque peut entamé. Je monte, doucement mais je monte, je ne passe pas tout à fait aux mêmes endroits qu’Isa, je me protège tant bien que mal jusqu’à la fameuse zone compacte, que je grimpe en faisant très attention et en testant toute les prises... et je fais bien de les tester, à un moment un gros bloc se dérobera sous mon pied gauche ! Je continue et arrive sur la fameuse vire, je confirme le constat d’Isa, c’est bien pourri, de l’herbe, de la terre et des rochers branlants.... J’approche du surplomb, je clipe le piton et là je me dis que c’est quand même pas terrible du tout, je ne veux pas prendre ce risque, dépasser le surplomb et me rétablir au dessus. Au même moment Isa me propose de me lancer un brin de corde et de m’assurer depuis le haut, j’accepte tout de suite ! Une fois assuré depuis le haut et après une petite frayeur au moment de m’encorder, je terminerai la longueur sans encombre. Une fois au relai, Isa propose de nous échapper en me montrant le relais sur lequel une sangle et un maillon rapide témoignent du même scenario pour nos prédécesseurs : réchappe ! Une fois de plus je ne discute pas et dis oui tout de suite, plus envie de continuer, la première longueur nous a épuisé mentalement pour finalement aucun plaisir de grimpe : rocher pas forcément bon voire mauvais par endroits, difficile à protéger, grimpe peu commode... Nous tirons un rappel après avoir vérifié les deux pitons et renforcé par une sangle et un maillon neufs.
En quelques minutes nous sommes en bas, de nouveau au soleil et soulagés ! Il est déjà midi, nous prenons le temps de partager un bon petit pique nique sous les yeux des marmottes !
Retour au barrage en début d’après midi, remis de nos émotions nous irons faire les deux premières longueurs de Carpe Diem, une très belle voie équipée à quelques pas du barrage et du Garlitz ! Une belle façon de finir notre journée !